Flânerie au parc

Publié le par Celestine

Erreur que de se promener à la Tête d'Or un jour de grève. La concentration de mioches et les innombrables désagréments sonores qui les accompagnent sont dignes d'un week-end.
Adieu paix de l'âme, méditation bienveillante. Je n'ose même pas m'approcher des animaux. Des couples me regardent étonnées. Ils se ressemblent tous, serait-ce un seul qui se plairait à faire des aller-retours? Je n'ai de sympathie que pour les vieillards solitaires au pas hésitant s'aventurant, sur le chemin bordé d'arbres centenaires.
Ils cherchent eux aussi des visages enfouis, seuls gardiens de souvenirs précieux juste à leur sens. N'ayant d'avenir que la longue agonie finale, il perde le peu de temps qu'il leur reste à se rapprocher de cette terre qui en bave des rivières d'impatience à attendre leurs chairs maigres. Pourquoi retardent t-ils tant le trépas? Pourquoi s'amuse t-ils à fruster la sainte nature en bringuebalant leur carcasse usée à travers un monde qui les a déjà oublié? Loin est le temps des rires, des sentiments éternelles, des danses d'insouciance. Jusqu'au bout ils s'accrochent à ce dernier petit grain de vie, courageux qu'ils sont, jusqu'à ce que l'espoir, bêtise humaine, décide enfin de les quitter. Plus rien ne peu empêcher alors la vague chargée d'écumes, puissante main du grand Océan, d'emporter le grain dans un oublie lointain, dans une shoah des souvenir. Belle machine démoniaque. Toi qui lit ça, concentre toi quand la nuit silencieuse s'abat. N'entends tu pas la vague s'approcher? Bientôt, tu en deviendras sourd et  peut être même fou de ses mugissements si bien que tu la laissera t'emporter sans te débattre. Et alors ce sera la fin.


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E
Laetitia, tu as l'âme d'une poétesse, c'est magnifique, sans rire.<br /> Mais c'est aussi désopilant et triste pour les vieux et m'enfonce encore un petit peu plus dans mon agonie, celle du j'en ai marre
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